vendredi 4 septembre 2015

Retour sur l'assassinat du 62 bd Richard-Lenoir à Paris, le 7 janvier 2015, après Charlie-Hebdo

le 10 janvier 2015, 62, bd Richard-Lenoir à Paris, 2ème étage.


le 3 mars 2015 toujours le 62, bd Richard-Lenoir à Paris, volets toujours fermés.

Nous sommes en septembre 2015. Neuf mois se sont écoulés depuis les attentats de Charlie-Hebdo. Et j'ai des doutes.

Si les conséquences en termes de récupération politique (remontée de François Hollande dans les sondages catastrophiques qui étaient les siens le 6 janvier 2015 (9% de satisfaction) ; 48 chefs d'Etats présents le 11 janvier à Paris), de justification de budget sécuritaire, de stigmatisation d'une partie de la population française (musulmane), d'envoi de troupes sur des théâtres d'opérations extérieures,
si ces conséquences n'avaient pas été si nombreuses et importantes, ces doutes ne me seraient sans doute pas venus à l'esprit.

Mais voici deux photos ci-dessus qui ont été prises par moi-même les 10 janvier 2015, puis le 03 mars 2015, face au 62, bd Richard-Lenoir à Paris. Il s'agit de l'appartement d'où a été filmé l'assassinat du policier M. Merabet.

L'appartement d'où la vidéo ci-dessous a été prise se situe au second étage. De janvier à aujourd'hui, les volets sont restés fermés.


Le fenestron est identifiable,
au second étage, il est petit avec un rebord en pierre. 

 Au 10 janvier, premier jour où je me suis rendu sur les lieux de cet assassinat d'un policier, la plante verte aperçue sur la fameuse vidéo, avait été enlevée. 

Le
7 janvier, vers 11 h 45 (on la voit à la fin de la vidéo) cette plante grasse était posée sur le rebord de la fenêtre, par 4°C. Il faudra donner à notre héros national anonyme, qui a filmé la fameuse scène connue du monde entier, des petits conseils en herboristerie...
 
Petit rappel : quelque 5 minutes après les attentats meurtriers de la réaction de Charlie-Hebdo, des terroristes présumés allaient subitement (pourquoi ?) redescendre de voiture pour aller à pied tuer un policier devant le 62, bd Richard-Lenoir : au même moment, ils étaient filmés.

La vidéo de leur crime, pour atroce qu'elle soit, est  exceptionnelle :

Les assaillants s'arrêtent dans leur fuite, descendent de leur voiture pour tuer une autre personne, juste à l'endroit où quelqu'un était en train de filmer. Pas de chance ? Coup de bol ?

La vidéo ne donne pas d'indication horaire, mais vu la situation de l'immeuble de ce côté-là du Boulevard d'où cette vidéo a été réalisée, on peut penser que les assaillants du journal Charlie-Hebdo viennent de quitter la zone de leurs premiers crimes, et arrivent au niveau du 62, bd Richard-Lenoir, près d'un policier à bicyclette qu'ils appréhendent et tuent.
 

Comme le montre ce plan, en voiture il y a une certaine distance entre la rédaction de Charlie-Hebdo et le 62, du bd Richard-Lenoir : 1 km 200.




Il est intéressant de constater qu'il faut, le matin dans cette zone de Paris, 6 à 9 minutes en voiture selon Google-maps pour aller de la rue Appert jusqu'au 62, bd Richard-Lenoir. C'est encombré.

Ils ont pu passer par le premier passage à gauche, juste après la rue Sedaine qui croise le boulevard, à 300 mètres de leur crime. 


Mais il est fort probable que dans leur fuite ils aient pris le raccourci par le petit morceau de la rue du Chemin vert, en sens interdit, à 30 mètres plus bas de l'Allée verte, mais qui est souvent encombrée aussi. Cela aura réduit leur trajet d'au moins cinq minutes.


Un des points les plus étonnants :

la vidéo diffusée dès 14 h 00 sur les chaînes d'info en continu, qu'on nous présente comme la vidéo-clé, celle qui a été prise de l'immeuble du 62, bd Richard-Lenoir, comporte une étrangeté :
 

 on ne voit pas de circulation dix mètres derrière les assaillants


visez la plante grasse...


Alors que des types qui sortent armés d'une voiture font normalement piler les voitures qui sont derrière, là, personne !
 

Or, il est difficile  d'imposer une marche-arrière à tout le monde dans un sens unique... c'est matériellement impossible.

Donc, si j'en juge par la distance qui sépare du théâtre sanglant des premières opérations, il est également remarquable que la personne habitant cet endroit, alertée par les coups de feu précédents ait  OUVERT SA FENÊTRE en grand, au nez des assassins, et qu'elle ait filmé la scène, à dix mètres au-dessous d'elle. Quel courage !





Pourquoi ce héros (ou cette héroïne) qui a donné au monde ce film-témoin n'a-t-il-(elle) pas été mis(e) en avant dans les médias, et même décoré(e) des insignes de la République ? Quel dommage...

Cette vidéo dure 42 secondes.  Et dans ce petit laps de temps
les assaillants par un hasard ex-tra-ordi-naire, tuent, puis crient le nom du Prophète musulman dans la rue.

Plus fort : i
ls constituent  juridiquement leur crime aux yeux du monde en se désignant comme étant bien les auteurs du crime précédent à Charlie-Hebdo, rue Nicolas Appert. Mieux : Ils l'indiquent dans la même phrase. Ce sont des experts en communication ces deux gaillards.

Alors une question émerge :
  • Qu'ont-ils besoin de faire référence à leur précédent crime, alors qu'ils viennent de tuer quelqu'un d'autre ?
  • Qu'est-ce qui leur prend de dire "... on a tué Charlie-Hebdo..." à ce moment-là, dans cette rue ? Pour quel auditoire ?
  • Se sont-ils aperçus qu'ils étaient filmés et enregistrés ? 
Selon moi, cette incohérence apparente, c'est encore plus fort que l'oubli de la Carte Nationale d'Identité trouvée dans cette voiture volée, qui aurait permis, soi-disant, d'identifier les auteurs de ces crimes.


Or, et c'est là qu'il faut être attentif :
  • pour entendre les paroles proférées par les assassins, il fallait que la vidéo fût sonore. Et pour qu'elle eût du son, il fallait que la fenêtre fût ouverte, et non fermée.

    S
    inon, nous aurions eu
    une vidéo muette.

    Et si cette vidéo avait été "muette" impossible de caractériser l'acte de vengeance islamiste, ni même de lien avec "Charlie-Hebdo" !

     
En effet, qu'est-ce qui permettait, autrement que par ces paroles, d'identifier des criminels islamistes ?

Personne ne semble avoir remarqué cette bizarrerie, parce que nous sommes tous habitués à voir des images habillées de son.
Deux policiers sont morts. J'ai entendu le 7 janvier qu'il s'agissait du policier M. Franck Brinsolaro, garde-du-corps de Charb, en faction devant l'immeuble de la rédaction de Charlie-Hebdo, et l'autre policier Vé-té-tiste, Ahmed Merabet tué sur cette vidéo, dont l'autel à sa mémoire a été dressé devant le 62, Bd Richard-Lenoir, de l'autre côté du boulevard, au nord-est du siège de Charlie-Hebdo). 

Le lieu exact n'a jamais été révélé dans les media, or voici : c'est en face du 62, bd Richard-Lenoir à Paris XI°.

Ensuite, je relaie la question que se posent de nombreux internautes qui ont vu sur facebook cette vidéo, reprise immédiatement dès 14 h 00 sur les télés, où l'on entend bien la bande-son

On entend et on voit une détonation de Kalachnikov près de la tête du policier au sol dont la tête tombe inanimée. Or, les vidéos disponibles sur Youtube avec lesquelles Daesh a fait sa macabre promotion, montrent toutes des hommes tués de cette façon, même avec un simple pistolet. Dans tous les cas, le flux sanguin gicle sous pression, évidemment.  Là, on n' a rien de tel, alors qu'on a affaire à un fusil lourd...

Cette seconde étrangeté alimente, 
hélas, la "théorie du complot", et reste pour moi un mystère, même si je m'associe évidement à la douleur de famille, s'il s'agit bien de M. Ahmed Merabet.

On remarque à l'image que près de l'arme à trente centimètres du policier se soulève un éclat de poussière blanche au moment du tir (à 42")

Ensuite on peut se demander aussi pourquoi les assassins se sont-ils arrêtés Bd Richard-Lenoir, pour tuer un policier qui était seul et qui ne pouvait pas faire grand-chose ? 

Ce qui vient alors à l'esprit, c'est que cette vidéo, pour parfaite qu'elle soit, du point de vue de l'accusation et de la désignation de coupables, l'est peut-être trop justement.

Se pose logiquement la question de l'origine de la vidéo.
Qui l'a filmée ? Comment se fait-il que cette vidéo ait été d'abord diffusée sur internet avant même que la police ait pu avoir le temps de la saisir ?



Un peu de psychologie de base, enfin voyons :


Imaginez-vous en train de voir une voiture s'arrêter, et en descendre des gens lourdement armés. Vous êtes chez vous, vous filmez tout de suite à vos risques et périls, et donc vous ouvrez la fenêtre ? Vraiment ?
 
En présence d'un témoignage aussi important, vous appelez immédiatement la Police : "Allô, j'ai filmé un de vos collègues en train de se faire tuer. Je mets la vidéo sur internet ?..." Vous pensez vraiment que la police ne vous dise pas de lui confier votre portable, et/ou de la supprimer du net immédiatement pour les besoins de l'enquête ?

Voilà une troisième étrangeté, sans compter la présence de la plante grasse fleurie par 4 °C...


Il est donc possible qu'il s'agisse d'un fake. Non qu'un policier n'ait pas été tué le 7 janvier 2015, bien sûr, sa famille est connue. Par ailleurs, le crime commis à Charlie-Hebdo est suffisamment caractérisé et il y a des témoins. 

Mais je dis seulement que ce document-là n'est qu'une vidéo.

Elle offre l'avantage, indispensable dans l'univers médiatique où nous vivons hélas, de constituer un parfait témoignage, diffusable massivement, et ayant pour effet direct l'édification de tout un peuple, voire du monde entier.  


Ce n'est qu'une vidéo avec son, qui pourrait être extraite d'un exercice d'entraînement n'ayant rien à voir avec l'affreuse réalité dont on nous parle. Je ne dis pas que c'est le cas ; je dis que c'est une hypothèse.

En matière de vidéo urbaine, je rappelle aux habitants de Paris, comme au reste du monde, puisque le monde nous regarde, que nous avons dépensé 350 Millions d'€ pour équiper Paris de 1216 caméras. 

N'a-t-on pas un autre film de surveillance urbaine qui soit témoin du contexte de cette attaque, et qui invaliderait cette hypothèse d'une manipulation ?

> Je n'ai vu aucune caméra de ce type dans la zone du 62 bs Richard-Lenoir.
Pas de chance ! *

La chance est au rendez-vous dans des circonstances improbables et ne s'y trouve pas lorsque les circonstances voudraient qu'elle y soit...




Il subsiste de la fin de l'histoire une voix, attribuée à M. Kouachi ; une soi-disant interview, où à aucun moment la voix ne revendique les attentats des journalistes et du policier, mais s'exprime en tant que djihadiste recherché.

Ecoutons bien tout ce que cette voix dit, et oublions l'image :




Où entendons-nous que la voix nomme, ou parle précisément de Charlie-Hebdo, et du policier tué au boulevard Richard-Lenoir? Nulle part.

Qui nous dit que la voix est bien du direct ? Personne, bien évidemment.


Pour toute preuve de la mort des terroristes devenus
preneurs d'otages, dans leur fuite en Seine-et-Marne, on nous fait entendre autre chose : une fusillade.



Les amateurs d'armes reconnaîtront peut-être une séquence de tirs des armes utilisées par les forces françaises.

Pas de photos des cadavres des dits frères Kouachi.

Puis une soi-disant interview de M. Coulibaly (rien ne prouve qu'il s'agit bien de celui-ci !) le preneur d'otages du supermarché Casher dit s'être "synchronisé" avec les frères Kouachi. Les liens sont mis en évidence, nous dit-on.




Lui aussi a été exécuté par les forces de l'ordre, donc on ne peut  s'en tenir qu'aux documents sonores dont on dispose...

Un procès aurait été plus instructif
, et même peut-être trop instructif, avec une parole subversive tenue publiquement. Mais, pas en France... Au pays de la liberté d'expression, on prive même les tribunaux de ladite expression.


Récapitulons :

Les auteurs de la tuerie de Charlie-Hebdo sont-ils bien ceux du 62 bd Richard-Lenoir ?

Sont-ils bien, à leur tour, les frères Kouachi soi-disant assassinés à Dammartin-en-Goëlle ?
Ou ceux-ci ont-ils fui en se découvrant à la télévision tenus indument responsables de la tuerie ?

Le doute est malheureusement permis. Il faut rappeler que ceux-ci ont été inculpés grâce à la découverte d'une Carte d'identité française à l'intérieur d'un véhicule volé.

Heureusement que cette carte n'était pas la vôtre, vous, Madame... vous, Monsieur.



L'assassinat par les forces de l'ordre d'un forcené rend impossible le travail judiciaire, interdit toute instruction d'un dossier à charge et à décharge. Dans les deux cas présents, pour de basses raisons de vindicte populaire, ou pour de hautes raisons d'Etat, voici l'effet recherché : le silence de la mort.

Résultat : une vérité judiciaire perdue à jamais, et une théorie du complot sur internet qui prive l'espace
public de toute analyse divergente de la version officielle, de toute parole vigilante comme la mienne.

Le Syndicat de la Magistrature auraient dû faire un communiqué en rappel à la Loi : Que dans notre pays la peine de mort n'est pas en vigueur, encore moins la peine de mort par police interposée, telle qu'on la voit souvent dans les films hollywoodiens, et récemment en France lors d'autres affaires comme l'Airbus d'Orly en 1995, et l'affaire Merah en 2012.

En résumé :

L'attentat de Paris a été revendiqué par AQPA. Il reste donc à croire aveuglément et pleinement la version officielle, malgré l'absence de procès, puisque les assassins sont tous morts, donc juridiquement restent assassins présumés.

Qu'on se le dise : N'est donc pas mystérieux, mais le simple fruit de péripéties dues au hasard, le fait que :

  • les 16 tirs dans le pare-brise de la police n'ont donné lieu à aucun blessé (tant mieux)
  • les 25 tirs enregistrés Allée verte n'ont pas touché leur cible (mauvais tireurs)
  • la brume a empêché les hélicoptères de décoller le 7 janvier 2015 (allez dire ça aux hélico-sauveteurs en montagne...)
  • un portable filme et enregistre, fenêtre ouverte, au 62, bd Richard-Lenoir, au moment-même où les assaillants tuent et constituent juridiquement leur crime précédent (quelle chance qu'ils soient si bavards)
  • il n'y a pas de circulation visible à midi sur la vidéo à ce moment-là (voilà...)
  • l'un des assassins a oublié sa CNI dans la voiture qu'il avait volée, (merci, ça facilite la tâche des enquêteurs)
    • l'autre assassin y a aussi oublié un cocktail Molotov avec ses empreintes dessus (bravo !)
  • les coups de feu dans l'Aisne n'ont provoqué aucun dégât ou blessé quiconque (tant mieux)
  • les frères incriminés et le preneur d'otage n'ont pas été montrés morts (dommage)
  • il faut rendre hommage au gouvernement qui organise une manifestation et y invite en 5 jours (!) 48 chefs d'Etats dont certains les plus opposés à la liberté d'expression.
    (le gouvernement en place remonte dans les sondages alors qu'il était aux abois)



    *idem pour l'angle de la rue de Meaux, où les assaillants allaient abandonner leur voiture, pas de caméra de surveillance à cet endroit.
    Décidément, il y a des assassins qui ont beaucoup de chance...

mardi 1 septembre 2015

Pour TF1, Didier Ducon ne gagne pas assez


Nous sommes en 2015, et le constat du travail chez les artistes est alarmant. Les subventions aux compagnies de musique, de théâtre et de danse n’ont jamais été aussi basses depuis 1980. On voit le changement par la gauche annoncé, les modalités d’accès au bénéfice de l’assurance-chômage étrangle les artistes et techniciens de l’audio-visuel et du spectacle ; les durées de tournage, de doublage et de répétitions se raccourcissent. Même les solistes lyriques ont de plus en plus de mal à faire leurs 507 heures de travail rémunéré en 10 mois. L’agriculture industrielle est massivement subventionnée, et la culture va mal. Mais pas pour tout le monde...

Les artistes de la Comédie-Française sont Sociétaires d’un Établissement public national subventionné, placé sous la tutelle du Ministère de la Culture.

Cet employeur a obtenu cette année une subvention de 24 M€ (seulement!) et ses 35 sociétaires touchent un salaire de 3000 à 4000€/mois, avec un cachet supplémentaire par représentation d’environ 130 € et 290 € en tournée plus, s’il-vous-plaît, une rémunération complémentaire variable, un «partage» des recettes selon les statuts de la Société des Comédiens-Français, créée en 1681… qui prévoit aussi une caisse de retraite. Au cours de leur passage à la Comédie-Française, les acteurs et actrices ne gagnent pas seulement une sécurité d’emploi qui les placent hors-concours, ils gagnent aussi une notoriété.

Là aussi, comme sous les ors d’autres ministères, les privilèges de la noblesse d’Etat sont manifestes. Un statut dans la culture à nul autre pareil. Non content de jouir d’un emploi stable et d’un statut ad hoc, ils peuvent de plus obtenir un  «congé» pour tourner des films ou prêter leur voix en studio, ou même ravaler votre façade (si vous avez assez de fric, ils vous le feront) bref, pour exercer une quelconque activité extérieure.




Or, sont-ils inspectés tous les 10 mois-et-demi comme les autres intermittents pour être reconduits dans leur fonction ? Sont-ils même inspectés par la Direction de leur établissement-mère, la Comédie Française ? Vous n'y pensez pas... Ils ont la satisfaction de jouer au chaud quand d’autres, les 40 000 autres comédiens que compte la France espèrent seulement travailler, et se lèvent le matin pour trouver des portes d’administration fermées, par ailleurs... 


Bref, les artistes du «Français» sont une petite aristocratie dorlotée dans un pays aux agents culturels en majorité précarisés, et forcément envieux. Car ces chouchous de la culture se retrouvent aussi sur les plateaux de tournage et sur les documents sonores  : audio-livres et voix-off de pub, de documentaires, le tout de production privée bien sûr, suivez la flèche.
Mais le théâtre est une grande famille, n’est-ce pas ?


Effacé !

C’est même à croire qu’ils ne sont pas encore assez dorlotés puisque c’est un «congé», pris pour quelques heures de Comédie-Française buissonnière, qu’aurait dû obtenir le jeune Sociétaire Laurent Stocker pour venir prêter sa voix au documentaire «Piaf Intime» diffusé par TF1 à l’anniversaire des 50 ans de la mort d’Edith Piaf : facturé 4500 € par le Sociétaire (un viatique) pour cette narration de 50 minutes.

Pour ce programme, TF1 a fait un choix  luxueux : un Sociétaire de la Comédie-Française pour effacer la même narration réalisée en studio la semaine précédente par Didier Ducon. Un sans-grade, un «intermittent» comme ils disent. Pas un débutant, un professionnel de la voix-off,  avec de nombreuses narrations pour la télévision  à son actif, payées entre… 200 et 400 € en moyenne. Pas assez renommé, donc.

Pour Didier Ducon, Piaf Intime, c'était 300 et sans discussion, pour ce qu'il a enregistré avant le comédien de luxe qui a repassé sur sa voix. (Une honte pour un documentaire de cette qualité sur TF1...) 

Pas assez pour TF1 qui n'aime ni les minables, ni les ducons.


4500 € c'est le prix que TF1 veut payer pour ne pas écorcher la bouche de Mme Chazal avec le nom de Didier Ducon. On ne regarde pas à la dépense... Mais que Ducon devienne une star demain (ça n'arrivera pas, soyez tranquilles !) et vous verrez que TF1 se chargerait de retrouver les archives pour replacer la voix de Ducon sur celle Stocker qui, entre-temps, se serait fait virer du Théâtre-Français et tombé dans l'oubli !

On disait autorisation de sortie etc. sauf que... Mme La Directrice de la Comédie-Française nous a répondu : cet acteur n'a pas obtenu de congé pour venir enregistrer en studio. On empoche grassement le matin, en enfreignant le règlement de la grande Maison qui nourrit le soir. Bravo !


cliquer pour agrandir la lettre




"Adressez-vous à l'acteur concerné car la solidarité est individuelle"... Je tourne et retourne la profondeur de cette pensée, émise depuis le bureau doré de Mme la Directrice de la Comédie-Française.

300 € pour ce documentaire, c’est peut-être ce qui a gêné ces messieurs délicats des grandes chaînes de télévision.
300 €, c'est la marque des «minables» (ainsi J-F Copé qualifiait-il les moins de 5000€/mois de son staff de campagne).


Comme l'a dit un responsable des programmes documentaires à TF1, Mme Claire Chazal en personne n'allait pas pouvoir annoncer «ça» à l’écran.

«ça»
, comme on le disait pour le nom des comédiens juifs qui tournaient sous Vichy et qu’on biffait au générique pour ne pas avoir d’ennuis...


Heureusement pour TF1 que Ducon n'est pas juif, il se seraient retrouvés avec la LICRA au cul, à Boulogne-Billancourt. Mais il n'y pas de Licra pour les ducons.

Or, Ducon, l'intermittent des studios que vous entendez souvent sans le savoir, avait été choisi par le studio de doublage pour ses qualités parmi d’autres comédiens spécialisés dans la narration de documentaires.

L’esprit du marché, l'irrespect ordinaire du star-system qui s’auto-gratifie et s’auto-rémunère, c’est d’ériger un peu facilement les «stars» en génies présupposés avoir tous les talents. 

Que ce Stocker en ait à la scène et à l’écran est une chose incontestable. Mais le public s’imagine-t-il qu’il y a un métier spécifique de voix-off, où les comédiens à Paris sont environ 1000 à faire du doublage régulièrement ? Il y a une foule de programmes étrangers à doubler en français, alors ces Ducons, on les retrouve au son, dans le doublage des bien-nés qui eux sont à l'image :

Depuis la disparition de la S.F.P il n’y a plus de place pour les acteurs à l’écran, sauf pour les bien-nés...
La privatisation, le fleurissement des agences artistiques et des productions privées, c’est bien entendu le règne des passe-droits et des «fils de» (fils de quoi, d'ailleurs ?). Voyez les affiches des spectacles et les génériques depuis quelques années, scrutez les patronymes : il y a comme une tendance à la constance dans la redondance... Et il y a là des raisons plus économiques qu’aristocratiques. Les noyaux durs se referment et se renforcent.

Or, le fait est que le documentaire de Valérie Exposito, «Piaf Intime» est exceptionnel, mais moi qui ait entendu les deux, je peux vous dire que «l’interprétation» de l'Artiste Dramatique Laurent Stocker n’offre aucune espèce de plus-value à l’autre narration rejetée par la production.

Ce qu’ignore les cadres bling-bling de TF1 et consorts, c’est que souvent le comédien de théâtre est soucieux de ne pas être emphatique, et pour éviter cet écueil se cantonne à une simple lecture du texte, au point d’être quelquefois d’une ennui mortel !

Guillaume Canet dans un documentaire sur les suricates vaut son pesant de Valium. Bien sûr, il y a des exceptions et des êtres doués partout. Pierre Arditi, qui a du savoir-faire, l’use jusqu’à la corde. Michel Piccoli ou Jean Rochefort (Le Silence de l’Opéra) sont hors concours dans ce domaine, ou encore l’acteur et producteur Jacques Perrin (Océans…) et même le philosophe Michel Serres (La Légende des sciences) conteur de génie. Avez-vous entendu Florence Foresti dans "Le Petit Prince" ? C’est pas très bon. Normal, ça n’est pas son métier, ni celui de Cauet dans "Garfield" qui a dû être re-doublé en catimini sur certaines séquences qu’il avait massacrées pour 65 000 € seulement.

Bonobos, lui, était remarquablement narré par Emmanuel Curtil. Qui diable ? Emmanuel Curtil ? Eh oui, cet inconnu du grand public est une véritable star du doublage… à chacun son métier !

N’y avait-il vraiment aux yeux des programmateurs de TF1 pas un seul artiste-interprète, parmi les gagnes-petit, les voix additionnelles (vous savez, les radio-police), qui soit capable de faire aussi bien qu’un Laurent Stocker et qui le prouve tous les jours ?

Ne serait-ce que, hélas, le montant des cachets concédés aux uns justifient les émoluments faramineux qu’on observe dans le monde de la télé ? Arrêtons de nous focaliser sur les 60 000 € mensuels de Claire Chazal : combien de dizaines de milliers d’euros/mois gagnent les directeurs des programmes ? Il n' y a qu'à voir un plateau des Guignols, le monde qui s'y bouscule, pour comprendre que ce secteur audiovisuel est miné par le fric. Ducons !