jeudi 26 mai 2011

Lagarde, candidate du P.$



Mme Aubry a raté une occasion de se taire et c'est tant mieux.
Trève de plaisanteries, l'actuelle Ministre des Finances de la France est sur le départ. Non parce qu'on l'aurait menacée en France d'un procès en prévarication ou d'un énième remaniement, non, mais par ce que celle-ci est acclamée par toute l'oligarchie mondialo-économico-libérale financière. 
Celle qui reçut le Prix du Financial Times de la meilleure ministre des Finances de la zone euro de l'année 2009 (c'est dire les options économiques !), se portait hier 25 mai 2011 candidate au poste de Directrice Générale du Fonds Monétaire International.
Ce qui rend Christine sexy aux yeux de ces Messieurs-les-ronds-de-cuir et gros cigare, c'est que Lagarde a échoué dans les velléités de Sarkozy au G 20 de  moraliser le capitalisme financier. A-t-elle résolu les questions gravissimes des Paradis fiscaux ? Non. A-t-elle œuvré pour la question gravissime des impôts des multinationales ? Non. Elle a donc toutes ses chances. 

Anne-Marie Rocco, Grand reporter à Challenges, pose la question de la féminité de Mme Christine Lagarde  : "Est-il nécessaire qu'un homme riche et puissant comme Dominique Strauss-Kahn s'écrase en pleine gloire, victime d'une libido apparemment incontrôlable, pour qu'une femme de qualité puisse faire un candidat présentable à un poste de pouvoir ? "

UMP regional elections IlM 2010-02-18 n07.jpg
Je comprends qu'on puisse poser la question à chaque fois qu'une femme est nommée à un grand poste, tant les femmes en sont a priori exclues. Mais en l'occurrence, je réponds non à la journaliste.

Il faut que les gens comprennent à qui ils ont vraiment affaire. 
Qui est la reine Christine ? Une américaine. 




Une Française qui fit l'essentiel de son parcours aux Etats-Unis pour être précis. Et pas des moindres. Elle présida de 1999 à 2004 à Chicago Le Comité exécutif mondial d'une des plus puissantes agences d'avocats d'affaires des Etats-Unis : Baker/Mckenzie, puis en 2005 elle fut élue au Conseil de surveillance de la multinationale néerlandaise ING Group, une des principales sociétés financières au monde... avant d'être nommée par Nicolas Sarkozy en 2007 Ministre des Finances.
N'y a-t-il pas un hic à nommer une telle personne aux cordons de la bourse ? Mais ce n'est pas tout, celle qui fit empocher en toute légalité quelque 400 Millions d'euros à Bernard Tapie en dédommagement d'Etat pour l'affaire du Crédit Lyonnais*, Mme Lagarde donc, milita aux États-Unis au Center for Strategic and International Studies de 1995 à 2002. 

Au sein de ce think-tank, nous apprend Voltaire, elle co-présidait avec Zbigniew Brzezinski, la commission Action USA/UE/Pologne (1995-2002) sur les questions liées à la libéralisation des échanges avec ces pays. Or, dans ces instances, elle représentait les intérêts états-uniens contre ceux du Commerce extérieur français dont elle est aujourd’hui la seule ministre indéboulonnable depuis 2007, malgré cinq remaniements. Trop fort !

C.L n'a donc pas attendu que D.S.K s'engage en terrain glissant pour être dans les petits papiers de la grande finance. Cela minimiserait fortement le passé de Christine Lagarde et finalement lui ferait insulte.

Pour appuyer cette thèse de "l'américanité" de Mme Lagarde et non de sa "féminité", faut-il rappeler cet incident survenu en 2007 au sein de l'Hémicycle où un député du 93, Jean-Pierre Brard, mettait le doigt sur la collusion d'intérêts évidente qui émane de cette personnalité, par une question à l'Assemblée nationale posée en anglais (!). Le fond de l'histoire était que si la langue française est obligatoire dans l'hémicycle, pourquoi ne l'est-elle pas dans le Cabinet même du Ministre des Finances, où l'usage de l'anglais est de mise ? Une première.

Eh oui ! quand on représente les intérêts industriels états-uniens à l’intérieur même du gouvernement français, on fait travailler son cabinet ministériel en anglais pour faciliter la subordination de l’administration française à ces intérêts. Je n'ose imaginer la grande facilité que cela put induire dans la transmission des informations vers les Etats-Unis depuis 2007.
- Pourquoi ? Parce qu'il y aurait des informations qui transitent vers les Etats-Unis ? 
- Dans que monde croyez-vous que nous vivons depuis 2007, cher Monsieur ?

Parti socialiste Paris rally regional elections 2010-03-11 n05.jpg 
Donc Mme Lagarde rédige depuis Bercy ses dernières notes en anglais avant de s'envoler pour le Saint-Siège de Dominique Strauss-Kahn. Vous pouvez en être sûrs. 
Car, croyez-vous qu'une personne aussi installée et qui engage la voix de la France risquerait de se présenter si elle n'avait pas déjà l'assurance que les jeux sont faits ? Par conséquent, on comprend que les nominations et les campagnes internes pour la course au poste de D.G du F.M.I font un semblant de compétition démocratique. C'est la mascarade bien connue et toujours orchestrée des oligarques. Cela indique à quel point ces hauts postes sont uniquement des fonctions de représentation. Il suffit d'avoir les Etats-Unis dans sa poche, la Banque Mondiale et l'OMC. Il suffit d'être adoubé par une poignée de quelques personnes, en somme.


Bientôt, on va nous dire que la candidate du P.S la mieux placée, ce serait encore Christine Lagarde !

Ce parcours est d'autant plus remarquable qu'elle a une "légitimité" que lui a  conféré notre Martine Aubry, Première Secrétaire du PArti $ocialiste Français. C'est une femme donc qui va lui porter secours. Mais C. Lagarde en a-t-elle besoin ? Ou n'est-ce pas plutôt Mme Aubry qui a besoin d'attirer les feux sur elle dans ce monde d'hommes et de ralier à elle les voix Centristes déçues du Sarkozysme ? 
Les recettes qui ont fait perdre la gauche sont toujours les meilleures et, à ce titre, Mme Aubry nous prépare une belle candidature sociale-libérale repeinte en rose.

Autre hypothèse : ce soutien est-il un baiser de la veuve-noire ? Non. La dirigeante du P.S fait un aveu terrible et fait le jeu de Mme Le Pen. Sa déclaration sonne en effet comme une alliance "UMPS" sur la question  des institutions. Le FMI ne dérange pas Mme Aubry. Ses grandes orientations financières non plus. Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, c'est donc bien la même chose. Ne promettait-elle pas à Béthune en 1993 comme lui autrefois : -"le Plein-emploi grâce à Maastricht, et bientôt grâce à l'Euro" ? Tout le monde peut se tromper, mais se tromper devient un art chez les Socio-démocrates européens... 
En pleine lumière ici le P.S ment. Cela donne raison à mon ami Raymond Godefroy dans un article du Courrier Picard : "La Droite a une supériorité sur le P.S. Elle dit qu’elle est de droite et agit en conséquence. Elle ne ment pas. Le P.S agit comme une droite non éclairée et dit qu’il est de gauche. Il ment".
Et puis, se prononcer pour une opposante franchement de droite derrière un camarade soi-disant de gauche en cours de comparution, et pour des raisons de pure stratégie médiatique, ça dit tout de la belle solidarité d'affichage étalée tout au long de la semaine dernière. On voit donc ici où sont les collusions. Elles dépassent le clivage droite/gauche, elles sont le signe de l'état de non-démocratie où nous nous trouvons.

Merci Mme Aubry de ce service peut-être involontairement rendu à la cause défendue par les révoltes arabe et espagnole. Les puissants sauront s'en souvenir. Et nous aussi.

Quant à Mme Lagarde, du vent. Qu'elles s'en aillent toutes !**

___________________________________________________
Le Dossier Lagarde . Réseau Voltaire

** J'ai osé une féminisation de slogan bien connu et qui ne doit pas concerner que des hommes, comme l'avait rappelé Mélenchon lui-même lors de sa dédicace à Arlette Chabot. Tiens, en voilà une autre...

mardi 24 mai 2011

les révolutions n'ont jamais le même visage, mais les oligarques eux, se ressemblent

Il y a des images qui parlent d'elles-mêmes. En ce moment même gronde une contestation, un semblant de révolte, voire un germe de révolution, en Espagne ainsi qu'en France où une révolution sourd lentement mais est dans toutes les têtes . (1)

Ainsi Place de la Bastille à Paris mais aussi, lit-on à Lyon et à Toulouse, l'occupation a lieu tous les soirs à 19 h 00 par des manifestants, semble-t-il toujours plus nombreux. Ce qu'il y a d'irritant avec les révolutions, pour les pouvoirs en place à ce moment là, c'est qu'elles n'offrent jamais le même visage à leur naissance.

Celles-ci sont pourtant bien les enfants de la société ultra-libérale et donc ultra-inégalitaire, telle qu'elle est organisée par nos parents ; et même si j'en juge par l'âge moyen des grands patrons dont Le Parisien Economie publie la tête, nos grands-parents.
Voyons un peu la tête et retenons les noms de ces satisfaits décompléxés, vers qui les richesses produites par notre travail compressé salarialement se dirigent. Ceux-ci offrent toujours le même visage en revanche et s'affichent gras ? "Mais ils ont des responsabilités !" dit le bon monsieur. 

Eh bien non justement, ils n'en ont pas. 

Mènent-ils leur société à la banqueroute, ils ne seront pas tenus responsables, et seront même remerciés avec un chapeau de Stock-options revenant à 10 fois leur Revenu (Henri Proglio quittant EDF, entreprise publique SVP). 


C'est pas génial cette loi du plus fort ? Je ne prends aucun risque, mais je prends tout. Ces gens là qu'on dit responsables, sont des asociauxN'y a-t-il pas là une formidable violence asociale, à toujours vouloir profiter, prendre, s'enfuir ?




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il manque quelqu'un, vous ne devinez pas ?*


Ces gens ne sont pas l'élite de la nation. Des cerveaux bien plus éduqués et des personnes plus moralement diposées travaillent pour bien moins que ça. Ce sont des oligarques
Ils organisent un ordre régi selon leurs propres lois.


Alors "populisme !" me direz-vous, si vous êtes de ces beaux esprits qui tentent de traquer les simplifications ? Voyons, c'est tout le contraire. Car derrière la face souriante et bronzée de ces dirigeants, se profile un système qui le permet, vicieux, pervers, d'entente entre puissants, non encore remis en cause électoralement dans urnes. Le peuple permet cela. En n'allant pas voter, par exemple.

Or, d'où vient l'argent ? C'est la question qu'il faut sans cesse poser : 
  •  Il vient des profits générés
  • par ceux qui achètent des produits fabriqués par leurs employés ! C'est à dire une majorité écrasante de gens modestes, à qui ces gros égoïstes, véritables délinquants sociaux qu'on appelle grands patrons, refusent toute augmentation réelle de salaire, pendant qu'ls s's'accordent de larges augmentations de 30 à 505%.

(voir le cas sur le bandeau de M. Rollier, Gérant de Michelin). 

J'appelle ça une honte, et s'il faut que vous me pendiez haut et court pour délit de populisme : allez-y !

Le plus clair de leur temps, les médias voudraient nous aveugler avec une imagerie pieuse, quasi-religieuse de ces grands patrons, ces hommes (et ces femmes, mais ce sont à 95% des hommes) auréolés de je-ne-sais quelle qualité d'essence mystérieuse et divine car ils seraient "uniques". On insinue peu à peu dans les esprits des pauvres gens le mythe de l'irremplaçabilité (voir le traitement de l'affaire Strauss-Kahn et des émois supposés du FMI)

alors que ces hommes choisis par une assemblée d'hommes en tous points semblables, assurent sont dans des fonctions de REPRESENTATION. Point barre.
Le véritable travail on le sait, en entreprise comme en Assemblée politique, est fourni par tel ou tel assistant, doctorant, expert en gestion ou en économie d'entreprise, adjoint du numéro 3, 7, 10, x, voire par l'assistante du numéro x (ce sera une femme) de l'organigramme et pour un salaire qui, s'il est quelquefois confortable, reste dans une norme de 3 fois le SMIC. Pas 300 fois ou 770 fois* !!!

Avec 300 000 Euros/mois enfin, que fait-on ? Cinq repas par jour ? Même chez Fauchon matin midi et soir, on n'arrive pas à le dépenser. 

Ces niveaux de rémunération sont propres à corrompre les gens et les empêchent à tout moment de pouvoir dénoncer quoi que ce soit de douteux, ou d'humainement peu éthique, dans la conduite de l'entreprise (que faisait le patron de France Télécom quand on venait lui anoncer le matin un suicide de plus ?)

Ils s'achètent donc quoi, une fois le yacht payé ? Des produits financiers ! Qui ne font qu'alimenter la bulle spéculative etc, et ainsi va le monde capitaliste ouroborotique se mordant la queue. La quasi-totalité de cet argent non pas gagné mais donné va à la finance. Car il est bien plus rentable aujourd'hui de placer que de travailler au SMIC, surtout lorsqu'on a de fortes sommes à faire "fructifier". 

Pourchassons les voleurs n'est pas du populisme. C'est même le rêve de Sarkozy, sauf que pour lui, le voleur, c'est le salaud de pauvre. Finissons-en.

Voilà la société de corruption que dénoncent Eric Halphen** avec Hervé Kempf *** et Jacques Généreux**** qui établissent les liens étroits entre capitalisme et pouvoir corruptif.

C'est donc bien la question de la valeur accordée au travail qui pousse les gens de la place Tahrir à celle de Madrid et bientôt Bastille. Cette valeur à géométrie très variable, inamovible lorsqu'il s'agit des plus petits salaires, extensible lorsqu'il s'agit des gros, ne veut plus rien dire, n'offre plus l'ombre d'une justification de la rémunération en rapport à la qualité du travail fourni. Mais surtout, elle n'offre plus d'espoir à ceux qui travaillent et encore moins de perspectives à ceux qui ne travaillent pas...

Dire "Soyons payés et logés décemment, ayons une perspective devant nous qui soit dégagée" n'est pas du populisme.

Je suis pour que cette révolution accouche enfin en France et donne de beaux enfants. 
Que Nicolas Sarkozy soir le dernier et honteux Président de la V° République. 
Que ce soit la révolution d'un mouvement social pacifique mais sûr, organisé, qui réorganise le partage des profits, rende au peuple ce  qui lui appartient. 

Il faudra qu'une tel gouvernement s'empare de la question des salaires en particulier et de la fiscalité avant de faire rendre gorge de leur abus à ces gens trop riches qui, de surcroît -et contrairement à ce que voulut nous faire croire Géraldine Muhlmann sur France 5 dimanche dernier face à Jean-Luc Mélenchon- ne "réinvestissent" pas "pour l'emploi en France" mais bien plutôt, et c'est le drame, placent tout cet argent dont ils n'ont que faire à l'étranger, en actifs que je qualifie de forcément toxiques ; quand ils ne passent pas leur temps à frauder le fisc, ou à "nicher" leur saint argent (voir Liliane Bettencourt et ses 14% d'impôts). 

Il y aura fort à faire, Messieurs, pour rompre avec votre modèle de société déhumanisée.






1) même Daoud Boughezala en parle dans Causeur

*vous avez la réponse : Carlos Goshn a été soigneusement oublié de cette liste (770 000€/mois)

**eh oui le juge, qui milite pour Anticor

*** Les Riches détruisent la planète, Hervé Kempf(Points Seuil)

**** La Grande Régression,  Jacques Généreux (bientôt en poche au Seuil)

dimanche 15 mai 2011

Une cambrure à faire damner un saint-patron du FMI






Lorsque j'ai entendu la nouvelle de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à huit heures ce matin sur France-Inter, je n'ai pas été très étonné que ce soit pour une affaire de mœurs. Le pouvoir rend fou et pour certains d'entre nous, hommes de pouvoir et d'un certain âge, fou d'amour* Mais est-ce réellement de mœurs qu'il s'agit ou plutôt d'un montage politico-sexuel sur fond de délit ?

Les figures médiatiques comme Jean-Marie Colombani sur France-Inter le lundi 16 mai 2011 se disent "tristes". Valérie Kosiuzcko-Morizet Ministre du gouvernement, y va carrément en disant que "la victime avérée c'est la France" !!! (merci pour la vraie victime au passage ; belle solidarité féminine ! )

Eh bien non Madame, je ne vous permets pas de réduire la France et son peuple aux frasques** d'un seul homme, ou bien nous ne sommes pas égaux devant les lois. Parce qu'un hyper-riche, hyper-connu, payé grassement, se comporterait comme un porc à l'étranger, il faudrait que son méfait rejaillisse sur LA FRANCE entière ?

Et lorsque le même Français se comporte comme un porc de banquier, en protégeant leurs intérêts de banquiers, en mettant du coup l'Espagne au chômage, en fermant des services publics en Irlande, en mettant la clé sous la porte de la Grèce, la FRANCE n'aurait-elle pas honte à ce titre ?

L'homme il est vrai ne jouissait pas*** d'un casier judiciaire vierge****. Dans un premier temps, en bon militant d'une cause de gauche, je me suis dit que la gôche authentique du Parti Socialiste serait donc libérée de ce socialiste "de correction" puisqu'il venait d'en recevoir une, car il allait se placer pour longtemps sur une banlieue orbitale d'infamie, dont on ne revient pas de sitôt. Les dés de l'élection présidentielle sont donc pipés***** aux yeux des amoureux de la démocratie qui nous donnaient le non-choix du 2nd tour avant le 1er, le non-choix entre un candidat non déclaré et un autre. OUF !

Libérés donc du très-libéral oui, passé à quelques centimètres d'une élection******.
Mais pas libérés de ses acolytes, accrocs à la social-démocratie, les nombreux du P.S. LesValls, les Moscovici, les Fabius, les Aubry, les convertis à l'économie de  marché qui font le P.S d'aujourd'hui.

Donc, ne pas se réjouir top vite quand on est de gauche. Politiquement et cyniquement, j'aurais préféré avoir comme candidat un bon gros DSK, au moins ça aurait été franc du collier, plutôt qu'un dirigeant du P.S bon teint, bon chic et bon genre. Là, le Front de gauche va manquer non pas d'arguments, il en a de bons et nombreux, mais peut-être manquer d'une personnalité à pendre à son crochet critique. (Eh oui, ça sert quelquefois un épouvantail...)

On me disait que c'était un homme intelligent.Tout se passe comme s'il avait voulu se suicider, car cet acte manqué, s'il y a, relève de la psychnalyse.
A moins que Dominique Strauss-Kahn fût sous le coup d'un attentat, d'une machination (encore possible) ou sous l'effet de je ne sais quelle substance illicite ou licite, ou encore fatalement porté sur la braguette, on ne se fait pas avoir comme un bleu ni par une vamp, ni une employée d'hôtel, quand on les moyens de se taper toutes les stagiaires du monde prêtes à entrer au F.M.I, et même si une cambrure pouvait faire damner un saint, fût-il saint-patron du F.M.I !

Lorsqu'on est en pleine pré-campagne présidentielle, on se prémunit des opportunités d'attentats (y compris à la pudeur (ce qui n'est pas le cas ici, je sais Mesdames) on se protège des apparitions compromettantes...

Quoique... quand on s'appelle D$K on est déjà compromis par les plans d'austérité que le F.M.I fait tomber sur les comptes publics, c'est-à-dire les travailleurs (politique dite de l'aFfaMeur grec)

Dominique Strauss-Kahn a été inculpé pour agression sexuelle et tentative de viol. (AFP)
Mais pour finir, je voudrais relever une observation d'un membre du Parti Conservateur U.S (une fois n'est aps coutume) : "C'est le genre de personnes qui dirigent le FMI et entre les mains desquelles nous voulons mettre les finances mondiales. Cela devrait ouvrir les yeux de chacun sur la nécessité de regarder ce qui se passe au FMI et nous convaincre de ne pas abandonner davantage de souveraineté à une organisation comme celle-là et à un individu comme lui" Ron Paul sur Fox News.

Je trouve cette remarque pleine d'hypocrisie, de mauvaise foi et de bon sens américain, et donc je ne pouvais m'empêcher de la faire paraître dans ces colonnes.

Bon courage à cette jeune américaine de 32 ans, qui a sur les épaules le plus gros scandale politique qui ait touché le FMI puis la France depuis le Monica Gate. Il reste qu'elle va devoir affronter un second choc, l'interrogatoire de la police, les prélèvements divers et variés, et (re)passer à mon avis un mauvais quart d'heure d'ici le procès et au-delà. Elle aussi elle en prend pour vingt ans.

Demain, la brave demoiselle devrait avoir des visiteurs bien intentionnés qui lui demanderont de retirer sa plainte par avocats interposés, ça s'appelle une négociation à l'amiable. Aux U.S.A tout finit toujours par une transaction.


En France les avocats de Tristane Banon (fille d'une Conseillère Régionale de Normandie) agressée par DSK en 2002, s'apprêtent à porter l'affaire en justice.


Lexique :
*Amour (ici dévoiement du terme, note à l'usage des politiquement ultras-correct(e)s ou ennemi(e)s de la langue française dans tous ses états ; ndlr)

** Je dis "frasque" alors attention : non pas que je veuille minimiser les faits survenus à la présumée victime mais parce que nous n'avons pas pour l'instant de preuve qu'un crime ait eu lieu. ndlr

*** "ne pas jouir d'un droit" ou d'une situation de fait est parfaitement français et ne connote aucun esprit pervers ; ndlr

**** "vierge" c'est-à-dire sans tache. Sans tache d'encre bien entendu. Je ne voudrais avoir d'ennuis avec la censure, ni vaticane, ni bien-pensante...

***** Là encore, ceux ou celles qui y voient une connotation hétéro-réactionnaire ne font que s'engager eux (elles)-mêmes.

****** "les dés sont pipés' = truqués. ndlr à l'attention de tous les chiens et de toutes les chiennes de garde qui se raidissent******** dès lors qu'une affaire de délit sexuel est en question, quand bien même le rédacteur n'aurait aucune commisération pour le présumé violeur, et même plutôt une certaine compassion pour la jeune femme qui porte plainte, ce qui en tant qu'homme hétérosexuel et donc réactionnaire (lire à cet effet le beau site féministe de Fatima Ezzahra Benomar) est assez remarquable !)

******* Les commentaires sont les bienvenus et je souffre la critique, au contraire, je la sollicite, mais en revanche, je ne supporte pas les mauvais procès. 

ndlr de la ndlr ******** je suis bien conscient que j'emploie le verbe "raidir" et le fais à bon escient histoire d'emmerder ceux ou celles qui y voient un inconvénient idéologique de taille, revendiquant ma liberté d'expression totale dans ce triste pays de France où il ne restera bientôt plus une goutte de liberté aux mal-nés comme moi.




lundi 2 mai 2011

de la Gaîté Lyrique à la tristesse numérique






C’est annoncé partout dans Paris, la Gaîté Lyrique réouvre ses portes.
La déception sera donc au niveau de l’attente.

Plein d'espoir et de joie on entre dans cet espace dédié aux Arts numériques par l’escalier d’honneur de cet ancien temple de l’Art lyrique et des spectacles mélodramatiques d’antan. Ceux-ci faisaient le bonheur des bourgeois fin de siècle. Celui-là fera le bonheur des bo-bos début XXI°.

Ici Offenbach tendait un miroir pas toujours très glorieux à ses contemporains, Boïeldieu y faisait tonner des ténors français de la plus belle façon, la Malibran y était acclammée et Geoges Thill adulé. Rien aujourd’hui n’évoque plus l’historicité du lieu. À part la conservation du foyer, rien n’évoque plus le théâtre où Halévy et d’autres donnait ses premières.

On doit à la casse menée sous Chirac d’avoir détruit cet endroit. Mais on doit à l'architecte Manuelle Gautrand l'oubli définitif des origines, cet effacement volontaire. Elle qui déclare, modeste, écoutez bien :
  • « On peut résumer ce lieu en disant que c’est une magnifique boîte à outil. L’ensemble du bâtiment est interactif, ce qui permet aux artistes de s’approprier tous les espaces, y compris les espaces de circulation. C’est un corps dans lequel ils peuvent s’installer d’un bout à l’autre, d’une manière interactive. ».
Alors, si je suis un artiste, je peux donc aller “m’approprier” un espace, qui “intéragira” avec moi ?...Mais qu’est-ce que c’est que ce sabir fumeux, vide, un brin auto-satisfait ? 

Ô baratin... ça justifie d’être payé combien ? Emmanuelle, on a payé ce lieu avec nos augmentations d'impôts locaux et tu te fous de nous ?

La fameuse Gaîté du spectacle vivant a laissé place à la tristesse blanche “hospitalière” d’un lieu d’images et de solitude. La Gaîté a laissé place à la tristesse ; le lyrique au numérique. C’est le progrès. Plus rien ne rappelle à part le foyer conservé, qu’autrefois un théâtre s’élevait ici. Ni dans la forme ni sur le fond.

N’étaient les deux gosses encore en vacances venus défouler leurs petites pattes dégourdies sur les magnifiques écrans HD (Philips, le mécène) où l’on peut jouer (on ne vient pas pour rien) pas grand monde par ici une fois l’ouverture passée. En mars 2011, deux semaines de folles nuits -ça on sait faire- electro-transe-dance-acid-house et tout ce qui peut se faire de pire en matière de bruit. Les folles nuits à venir laisseront place à un désert culturel branchouille mal indiqué qui caractérise l’endroit. Tout y l’air moderne. L’air, pas forcément la chanson. On aurait pu au moins nous inviter Jean-Michel Jarre mais pour ces spécialistes, c’est du niveau de Franck Michael au hit-parade des mamies.

La néo sous-culture du jeu vidéo, adossée au développement de l’informatique personnelle, s’adresse à chacun. Vous me direz que l’art lyrique s’adressait aussi à une élite sociale et intellectuelle, mais passé ce stade, cet art vivant s’adressait à un collectif dans une communauté d’émotion. L’écran lui, impose à l’individu. Et voilà l’évolution de ces cinquante dernières années : du vivant au recomposé.

À voir ces écrans partout, je ne peux m’empêcher de penser à cette ironie : le théâtre lyrique, l’opérette et le théâtre dramatique ont été concurrencés par l’avènement du cinéma parlant ; puis l’informatique individuelle, la vidéo et l’internet ont relégué chacun chez soi, fermant au passage les salles de cinéma indépendantes ; le jeu vidéo enfin a concurrencé le cinéma au point que celui-ci s’en inspire ou joue avec ses codes. Et c’est dans un lieu dévolu autrefois au spectacle vivant que s’imposent ses écrans. La boucle est bouclée, ça donne une bonne image des dernières évolutions de notre société nucléarisée
Mais en définitive, c’est ce genre de lieu qui est ringard, il est jetable, et à la vitesse du numérique. Tellement que c’en est drôle. Il surfe sur le fantasme des années 80, où l’ordinateur et le jeu vidéo auraient été des attractions. Mais aujourd’hui... C’est quoi cette gaîté lyrique, sinon un prétexte de plus à mettre sur le marché de l’art les œuvres des copains londoniens. Ça se veut high-tech, mais ça expose ce que tout un chacun a chez soi en deux exemplaires, c’est d’un banal. Tout le monde s’en fout. La “révolution numérique” aura cassé le Concorde, le train, accéléré les cadences dans les entreprises et redoublé le stress. Tout ici le rappelle. Mission accomplie.

Il reste que ce lieu -dévisagé, on ne peut pas plaire à tout le monde- ressemble à la politique culturelle parisienne. La politique culturelle parisienne qui confirme sa réputation de super bo-bo : Des dépenses somptuaires pour des endroits branchés (au plein sens du terme si l’on en croit le nombre d’écrans plats qui servent de décorum) des endroits vastes mais vides, des lieux qui hument le néon froid, des endroits qui ne s’adressent à personne. Et, comme au “104” des zones symptomatiques de la fréquentation des  lieux de culture, et des grandes salles de théâtre vides.

C’est pas populaire et c’est pas chaleureux, voilà.

À l’imitation des hyper-riches qui ont besoin d’espace vital, cette élite, qui œuvre pour une mairie $ocialiste, glorifie la rareté par l’espace, un luxe de vides dans une ville où les loyers étranglent le citadin. Quelle ironie encore une fois.
Maintenant les difficultés commencent : comment gérer un tel budget de 8 millions d’euros, avec l’obligation d’assurer 45% de son financement et donc comment attirer le chaland d’une façon attractive vers un tel lieu culturel ?

Mais n’y avait-il pas un autre projet à soutenir ? Le numérique, omni-présent, est-il menacé ? Doucement ! Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain de cette «Scène des révolutions numériques» et laissons peut-être à la Direction le soin d’évoluer, d’assouplir une programmation hyper-select spécial initiés.

Une alternative

Il est bien sûr facile de critiquer. Mais qu’aurais-je fait moi-même ?
Voilà : si on m’avait nommé à la direction de ce projet, avec 9500 m2 et 8 Millions d’€ de budget, j’aurais proposé un Centre des arts lyriques pour les compositeurs vivants (lieu qui n’existe pas), qui eût été à la fois lieu d’école pour les chefs d’orchestres lyriques (qui n’existe pas), pour l’exposition des scénographes (qui n’existe pas), un lieu d’auditions pour les voix de ce pays qui trouvent si mal à se produire (qui n’existe pas), un lieu dédié aussi à la mise-en-scène d’opéra et de comédie musicale (qui n’existe pas non plus), un “espace” dédié à notre patrimoine lyrico-linguistique qui a tant besoin de vivre. Un centre dédié aux ressources musicographiques enfin (la Bibilothèque musicale des Halles aurait été désincarcérée de sa gangue de béton en sous-sol, la Gaîté aurait été le lieu rêvé) en plus d’un lieu ouvert gratuit d’auditions pour les musiciens, acteurs et chanteurs. J’en aurais fait un lieu en résonance avec son histoire et avec une utilité socio-professionnelle et culturelle. Et là, je la remplissais votre salle-de bains !

Sinon, avec ses 85 millions d’euros on aurait fait vivre un opéra -comme Rennes qu’on a fermé- pendant 60 ans. Mais il paraît qu’il n’y a pas d’argent...

Cette drôle de Gaîté ressemblera donc au reste des opérations commencées sous Chirac et continuées sous l’ère de ce cher M. Delanöe : triste, jetable, et très cher justement.
Blanc et beau comme une salle-de-bain et, ce qui devient une locution parisienne, vide comme un “104” (110 millions d’Euros).


En visitant ce lieu, j'ai été interrogé par Le Parisien. Voilà ce que j'ai dit dans l'édition du 3 mai 2011 (cliquez pour agrandir) :