jeudi 26 mai 2011

Lagarde, candidate du P.$



Mme Aubry a raté une occasion de se taire et c'est tant mieux.
Trève de plaisanteries, l'actuelle Ministre des Finances de la France est sur le départ. Non parce qu'on l'aurait menacée en France d'un procès en prévarication ou d'un énième remaniement, non, mais par ce que celle-ci est acclamée par toute l'oligarchie mondialo-économico-libérale financière. 
Celle qui reçut le Prix du Financial Times de la meilleure ministre des Finances de la zone euro de l'année 2009 (c'est dire les options économiques !), se portait hier 25 mai 2011 candidate au poste de Directrice Générale du Fonds Monétaire International.
Ce qui rend Christine sexy aux yeux de ces Messieurs-les-ronds-de-cuir et gros cigare, c'est que Lagarde a échoué dans les velléités de Sarkozy au G 20 de  moraliser le capitalisme financier. A-t-elle résolu les questions gravissimes des Paradis fiscaux ? Non. A-t-elle œuvré pour la question gravissime des impôts des multinationales ? Non. Elle a donc toutes ses chances. 

Anne-Marie Rocco, Grand reporter à Challenges, pose la question de la féminité de Mme Christine Lagarde  : "Est-il nécessaire qu'un homme riche et puissant comme Dominique Strauss-Kahn s'écrase en pleine gloire, victime d'une libido apparemment incontrôlable, pour qu'une femme de qualité puisse faire un candidat présentable à un poste de pouvoir ? "

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Je comprends qu'on puisse poser la question à chaque fois qu'une femme est nommée à un grand poste, tant les femmes en sont a priori exclues. Mais en l'occurrence, je réponds non à la journaliste.

Il faut que les gens comprennent à qui ils ont vraiment affaire. 
Qui est la reine Christine ? Une américaine. 




Une Française qui fit l'essentiel de son parcours aux Etats-Unis pour être précis. Et pas des moindres. Elle présida de 1999 à 2004 à Chicago Le Comité exécutif mondial d'une des plus puissantes agences d'avocats d'affaires des Etats-Unis : Baker/Mckenzie, puis en 2005 elle fut élue au Conseil de surveillance de la multinationale néerlandaise ING Group, une des principales sociétés financières au monde... avant d'être nommée par Nicolas Sarkozy en 2007 Ministre des Finances.
N'y a-t-il pas un hic à nommer une telle personne aux cordons de la bourse ? Mais ce n'est pas tout, celle qui fit empocher en toute légalité quelque 400 Millions d'euros à Bernard Tapie en dédommagement d'Etat pour l'affaire du Crédit Lyonnais*, Mme Lagarde donc, milita aux États-Unis au Center for Strategic and International Studies de 1995 à 2002. 

Au sein de ce think-tank, nous apprend Voltaire, elle co-présidait avec Zbigniew Brzezinski, la commission Action USA/UE/Pologne (1995-2002) sur les questions liées à la libéralisation des échanges avec ces pays. Or, dans ces instances, elle représentait les intérêts états-uniens contre ceux du Commerce extérieur français dont elle est aujourd’hui la seule ministre indéboulonnable depuis 2007, malgré cinq remaniements. Trop fort !

C.L n'a donc pas attendu que D.S.K s'engage en terrain glissant pour être dans les petits papiers de la grande finance. Cela minimiserait fortement le passé de Christine Lagarde et finalement lui ferait insulte.

Pour appuyer cette thèse de "l'américanité" de Mme Lagarde et non de sa "féminité", faut-il rappeler cet incident survenu en 2007 au sein de l'Hémicycle où un député du 93, Jean-Pierre Brard, mettait le doigt sur la collusion d'intérêts évidente qui émane de cette personnalité, par une question à l'Assemblée nationale posée en anglais (!). Le fond de l'histoire était que si la langue française est obligatoire dans l'hémicycle, pourquoi ne l'est-elle pas dans le Cabinet même du Ministre des Finances, où l'usage de l'anglais est de mise ? Une première.

Eh oui ! quand on représente les intérêts industriels états-uniens à l’intérieur même du gouvernement français, on fait travailler son cabinet ministériel en anglais pour faciliter la subordination de l’administration française à ces intérêts. Je n'ose imaginer la grande facilité que cela put induire dans la transmission des informations vers les Etats-Unis depuis 2007.
- Pourquoi ? Parce qu'il y aurait des informations qui transitent vers les Etats-Unis ? 
- Dans que monde croyez-vous que nous vivons depuis 2007, cher Monsieur ?

Parti socialiste Paris rally regional elections 2010-03-11 n05.jpg 
Donc Mme Lagarde rédige depuis Bercy ses dernières notes en anglais avant de s'envoler pour le Saint-Siège de Dominique Strauss-Kahn. Vous pouvez en être sûrs. 
Car, croyez-vous qu'une personne aussi installée et qui engage la voix de la France risquerait de se présenter si elle n'avait pas déjà l'assurance que les jeux sont faits ? Par conséquent, on comprend que les nominations et les campagnes internes pour la course au poste de D.G du F.M.I font un semblant de compétition démocratique. C'est la mascarade bien connue et toujours orchestrée des oligarques. Cela indique à quel point ces hauts postes sont uniquement des fonctions de représentation. Il suffit d'avoir les Etats-Unis dans sa poche, la Banque Mondiale et l'OMC. Il suffit d'être adoubé par une poignée de quelques personnes, en somme.


Bientôt, on va nous dire que la candidate du P.S la mieux placée, ce serait encore Christine Lagarde !

Ce parcours est d'autant plus remarquable qu'elle a une "légitimité" que lui a  conféré notre Martine Aubry, Première Secrétaire du PArti $ocialiste Français. C'est une femme donc qui va lui porter secours. Mais C. Lagarde en a-t-elle besoin ? Ou n'est-ce pas plutôt Mme Aubry qui a besoin d'attirer les feux sur elle dans ce monde d'hommes et de ralier à elle les voix Centristes déçues du Sarkozysme ? 
Les recettes qui ont fait perdre la gauche sont toujours les meilleures et, à ce titre, Mme Aubry nous prépare une belle candidature sociale-libérale repeinte en rose.

Autre hypothèse : ce soutien est-il un baiser de la veuve-noire ? Non. La dirigeante du P.S fait un aveu terrible et fait le jeu de Mme Le Pen. Sa déclaration sonne en effet comme une alliance "UMPS" sur la question  des institutions. Le FMI ne dérange pas Mme Aubry. Ses grandes orientations financières non plus. Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, c'est donc bien la même chose. Ne promettait-elle pas à Béthune en 1993 comme lui autrefois : -"le Plein-emploi grâce à Maastricht, et bientôt grâce à l'Euro" ? Tout le monde peut se tromper, mais se tromper devient un art chez les Socio-démocrates européens... 
En pleine lumière ici le P.S ment. Cela donne raison à mon ami Raymond Godefroy dans un article du Courrier Picard : "La Droite a une supériorité sur le P.S. Elle dit qu’elle est de droite et agit en conséquence. Elle ne ment pas. Le P.S agit comme une droite non éclairée et dit qu’il est de gauche. Il ment".
Et puis, se prononcer pour une opposante franchement de droite derrière un camarade soi-disant de gauche en cours de comparution, et pour des raisons de pure stratégie médiatique, ça dit tout de la belle solidarité d'affichage étalée tout au long de la semaine dernière. On voit donc ici où sont les collusions. Elles dépassent le clivage droite/gauche, elles sont le signe de l'état de non-démocratie où nous nous trouvons.

Merci Mme Aubry de ce service peut-être involontairement rendu à la cause défendue par les révoltes arabe et espagnole. Les puissants sauront s'en souvenir. Et nous aussi.

Quant à Mme Lagarde, du vent. Qu'elles s'en aillent toutes !**

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Le Dossier Lagarde . Réseau Voltaire

** J'ai osé une féminisation de slogan bien connu et qui ne doit pas concerner que des hommes, comme l'avait rappelé Mélenchon lui-même lors de sa dédicace à Arlette Chabot. Tiens, en voilà une autre...

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