lundi 24 mai 2010

II/ Les Médecins de Molière fondent sur l'Europe

On pourra retenir de l'époque où nous sommes que c'est le printemps des sévices publics. Rigueur austérité.. Les peuples paient deux fois, et tant pis pour les plus pauvres, et tant pis pour les classes moyennes sur qui toute la pression, sociale et fiscale, repose.



Pour filer la métaphore médicale chère à M. Strauss-Kahn, nos démocraties sont donc malades et ont besoin de médecins. Oui mais voilà, il y a plusieurs médecines et non pas une seule. Tous les médecins, du reste, ne se valent pas.

La preuve, revenons sur les précautions oratoires du Dr Strauss-Kahn selon lequel, "il n' y a pas que des spéculateurs. Il y a des banques qui prêtent aux pays endettés et qui veulent protéger votre épargne". 



D'un côté la bonne banque, de l'autre, selon le médecin du F.M.I, il y a la méchante spéculation, qui n'est "en rien pardonnable"...


Double discours subliminal et habile, qui consiste à faire croire qu'il y a d'un côté les bons et de l'autre les méchants, nobles banques versus spéculateurs pourris, alors que ce sont les mêmes. Quel discours de la part d'un "socialiste"!

Si c'est des médecins néo-libéraux dont DSK parle, qui œuvrent au chevet de l'Europe depuis sa création, M. Monnet compris*, il n'est qu'à se rappeler leur constance :
  • Interdire les monopoles d'Etat (l'ennemi public n°1 des marchés)
  • Privatiser les services publiques nationaux (SNCF, EDF, La Poste, etc)
  • Instituer l'incapacité des Etats de la Zone Euro à emprûnter à la Banque Centrale, par des dispositions influencées de haute main par les fondateurs de l'Euro. (art. 123 du code de la BCE)
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont réussi leur coup.

Jacques Généreux appelle de ses vœux une médecine économique plus socialiste, au moins égale à celle qu'organise aujourd'hui les U.S.A. Qui aurait cru avant 2008 que la Fed et le Trésor capteraient à hauteur de 79,9% le capital de AIG ?. Il dit dans cette interview, vue 38 000 fois en une semaine, que "la question des financements de la sphère publique ne doit plus passer" comme il est de rigueur en Europe "par la sphère financière privée". La France a des actifs en épargne rappelle Généreux. Puis il explose les micros de France Info qui en restent muets, à faire remarquer qu'aucun dirigeant, et surtout pas M. Papandréou, n'a eu le courage d'annoncer la création d'une banque publique. (16' ci-dessous)






C'est là que nous sommes totalement coincés et condamnés à vivre ce que nous vivons.

On le voit aux graphiques que donne l'Insee, car nos pays d'europe ont l'obligation de se tourner vers des banques privées, alors que selon les caprices du marché -et des agences de notation qui vous classent bien si vous imposez des politiques économiquement libérales**- le loyer de l'argent augmente (5% aujourd'hui pour la Grèce). Or, depuis 1975 les dettes publiques dépassent régulièrement 1% du P.I.B, et nos pays ont été placés dans l'interdiction de se financer en jouant sur leur monnaie : les prêteurs se frottent donc les mains. (voir ci-dessus)  pour la france depuis 1959, source Insee)



Les peuples d'europe sont confrontés à une telle idéologie totalitaire de l'appartenance à l'€, et à cette Europe des rentiers, où la croissance est inégalitaire et détournée vers l'épargne et l'action -au lieu du salariat- qu'une indépendance monétaire, comme celle qu'a réalisé l'Argentine en 2001, ne serait pas possible (pas possible selon les commentateurs, les experts, mais je vous invite à les faire mentir et à reconsidérer la puissance de notre bulletin de vote...)

Aujourd'hui l'Argentine s'en sort bien, avec la naissance de Sociétés Coopératives Ouvrières de Production, d'usines ou d'hôtels repris en main par les employés, qui ont réouvert en l'absence des patrons et des investisseurs repartis aux USA (tout le pays, que j'ai connu personnellement, appartenait alors à des fonds Américains du nord). Résultat : après 4 ans d'instabilité, la croissance Argentine est de 8,5 % en 2009, un niveau qui ferait presque rêver un Chinois !
La France n'a jamais vu sa croissance remonter depuis qu'elle a intégré l'Euro, et en tout cas n'a jamais rejoint 4% de croissance depuis 1974 ! (alors que Mme Lagarde tablait justement l'an dernier sur 2,5 % en prenant allègrement tout les citoyens pour des imbéciles).

Est-ce à dire, Dr. Strauss-Kahn, qu'il y a un problème de confiance depuis 35 ans et que personne n'a rien fait pour aller là-contre ?


Source : comptes nationaux, Insee.




De l'aveu même de Dominique Strauss-Kahn, "le vrai problème de l'Europe, ce n'est pas vraiment la dette mais plutôt la croissance", car l'économie est notamment entravée par la "crise de confiance des marchés vis-à-vis de l'Europe".

Et la crise de confiance des peuples vis-à-vis de l'ensemble européen ? On ne parle pas de cette crise là ? On ne parle que d'austérité, au détriment de toujours les mêmes, qui ont besoin de protection, les plus pauvres de tous les pays d'Europe.

Selon Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie: "L'Europe a besoin de solidarité, d'empathie. Pas d'une austérité qui va faire bondir le chômage et amener la dépression".
Voilà : pas de confiance en la zone Euro à l'extérieur, et pas de solidarité entre européens à l'intérieur. Nous voilà bien.


Donc, ces médecins là, qui sont bien contents aujourd'hui de solliciter les Etats pour éponger leur pertes de produits toxiques avec notre argent, comme nous l'avons fait en 2008, de cautionner leurs prises de risque inconsidérées, de légaliser le banditisme financier, et qui viennent vous étrangler dans votre lit l'année d'après, même les Etats-Unis n'en voudraient pas. Mais "les banques, il faut les comprendre", nous assure D. Strauss-Kahn depuis Washington, "elles font un métier risqué...". Les pauvres !

Avec 44% de chômage des jeunes en Espagne, 30 % en Grèce, 25% en France, les pays placés sous perfusion du F.M.I se demanderont peut-être à terme s'ils n'ont pas plus intérêt à revenir à un contrôle de leur monnaie nationale plutôt qu'à rester sous les dictats de l'économie de marché.

la suite au prochain numéro "Que la peur change de camp"


* lire "La Faute de M. Monnet" sur le péché originel de la création de l'Europe. J-P Chevènement, ed.Fayard 2006
** le Vénézuéla, fort de ses capacités pétrolières, est noté aussi mal que la Grèce en capacités de remboursement (!)



1 commentaire:

  1. Connaissez vous la loi Giscard Pompidou et le Traité de Maastrich ?

    Alors que les bourses chutent, que l'Euro est à l agonie, que les plans d'austérités se multiplie à travers l'Europe, il serait sage de connaître les vrais raisons de l'augmentation de la dette !

    Le bon sens commun voudrait que la dette soit du à trop de sociale, trop de santé, trop de services publiques, trop de fonctionnaires, trop de retraites. Nos responsables politique se font l'écho d'un tel message et mettent en œuvre des plans sensés répondre aux problèmes de la dette !

    Mais tout ceci est une arnaque : L'arnaque de la dette !

    Jusqu'au 3 janvier 1973, la Banque de France avait le droit d'émettre du crédit à très bas taux d'intérêt afin de financer les besoins de l'état et d'investir dans les projets d'avenir !

    Mais sous prétexte d'inflation, le gouvernent Giscard Pompidou a cru bon empêcher la Banque de France de faire son travail en transférant de fait le pouvoir aux banques privés. Et oui depuis cette époque la France s'endette auprès des marchés financiers avec des taux d'intérêts élevés et c'est obligatoire pour tous les pays membres depuis Maastrich et les traités suivants!

    En claire, ce sont les taux d'intérêts imposés sur la dette qui créer l'augmentation folle des dette publique !

    L'alternative

    Un retour au crédit publique productive, redonner le pouvoir au nation de battre monnaie afin de l'investir non dans les bulles spéculatives ou dans les jeux des casinos financiers mais bien dans l'économie physique au service de la population et du travail humain.

    Nous devons dire Non au chantage de l'empire de la finance de la City de Londre et de Wall Street à New York

    Si tu veux rejoindre la bataille pour changer le système économique rejoins moi sur mon groupe : http://www.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts

    David CABAS
    david.cabas.over-blog.fr

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